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Le système européen des banques centrales est en pleine réorganisation. De toutes les capitales d'Europe, les projets de restructuration sortent des tiroirs et provoquent l'inquiétude des salariés. Ils rejettent les suppressions d'emplois et un processus de privatisation du système d'impression des billets, voire au-delà des banques centrales elles-mêmes.

Rarement on aura vu cravate courir aussi vite. Les quelques personnes qui, le mardi 19 juin, osaient sortir du siège de la Banque centrale européenne (BCE), portaient ce qui semble être l'uniforme des financiers : costume noir, chemise blanche et cravate à peine colorée. Dans une bonne ambiance et sous l'hilarité générale des manifestants, représentant les salariés des banques centrales nationales, les visiteurs de la BCE adoptaient le pas de course sans chercher à pactiser avec les 300 salariés venus de treize pays différents. Il faut dire que les imprimeurs de billets, les convoyeurs de fonds ou encore les personnels des monnaies et médailles venus à Francfort ont vite décidé de faire beaucoup de bruit afin de se faire entendre de la direction de la BCE, perchée au 23e étage d'un interminable gratte-ciel de verre. Conditions de travail, avenir de la production des billets... tout y est passé, en chansons et en slogans. Le point de départ de leur action se trouve d'abord dans les évolutions des banques centrales nationales, puis dans les conflits d'intérêts qui se font jour avec la BCE. Force est de constater que, d'une manière générale, le moral des banquiers centraux nationaux n'est pas au beau fixe.
Du point de vue de la fabrication des billets, la règle mise en place consistait à déléguer la responsabilité de l'impression à chaque banque nationale. Libre à [url=http://www.mansmanifesto.com]www.mansmanifesto.com[/url] elle de les imprimer elle-même ou de le faire faire par des imprimeurs privés. Ce système de quota par pays peut demain être remis en cause et certains ne verraient pas d'un mauvais oil un appel d'offres centralisé à Francfort, qui ferait la part belle aux imprimeurs privés, déjà en ordre de bataille pour rafler la mise que représente l'entretien du stock des quatorze milliards de coupures d'euros. L'enjeu n'est pas que [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] quantitatif, il s'agit de la ma?trise de la frappe de la monnaie, fonction dévolue aux nations et aux ?tats. Pour l'instant, la seule décision prise, dit-on à la BCE, est de " reprendre [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] le modèle existant jusqu'en 2003 avec des aménagements qui sont à l'étude ". Cette position officielle, et pour le moins hermétique, renforce le camp de ceux qui expriment leurs inquiétudes pour l'avenir. Quand on sait qu'un billet de banque n'a qu'une durée de vie moyenne de un à un an et demi, qu'il existe des inconnues fortes quant à l'utilisation de la nouvelle monnaie et de ses nouvelles coupures, le problème de la décision des modalités de production est donc dès maintenant posé.
Les anticipations ne se font pas dans la plus pure transparence. La Banque de France semble plus avancée. Elle a convoqué pour le 25 juin un comité [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] central d'entreprise pour étudier un plan de suppression de 494 emplois, alors qu'elle a enregistré un bénéfice de 5,45 milliards de francs en l'an 2000 et qu'elle fait tourner son imprimerie et sa papeterie en 3 x 8, sept jours sur sept ! Les conditions technologiques et la gestion semblent y être tellement désastreuses que le sénateur socialiste Michel Charasse aurait demandé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire. Le projet de la Banque de France ne vise qu'un seul but : être compétitif en produisant au moindre co?t les billets de banque. Dans le reste de la zone euro, tout demeure dans le secret des directions, mais chacun s'attend à de lourdes restructurations. Même au Portugal, où Amalia Varera, syndicaliste, estime que, " ayant déjà perdu 50 % de ses salariés, la Banque du Portugal ne peut pas trop descendre en [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]www.vivid-host.com/barbour.htm[/url] dessous, sauf à se saborder ". Les 1 832 salariés de la banque centrale portugaise s'inquiètent cependant des conditions de passage à la nouvelle monnaie puisqu'" il n'y a aucune formation de prévue ".
La tendance est sensiblement la même pour la Banque nationale de Belgique, dont le statut diffère de ses consours. Elle est une des rares à être de statut privé et cotées en Bourse. Pour Michel Ruykins, imprimeur, la perte de 300 emplois à la fabrication des billets belges est déjà le signe que " Francfort veut attirer de plus en plus de travail vers son centre et décider qui va imprimer sans tenir compte ni des quotas ni des salariés ". Même son de cloche en Italie, où, selon Massimo Zio, un autre syndicaliste, " une partie de la fabrication des billets a déjà été réalisée en Allemagne ". Ma?té Igglesias, des commissions ouvrières espagnoles, ressent le danger, mais les salariés de la Banque d'Espagne se trouvent " face à une absence officielle de projet concret. Il y a, de la part du gouverneur qui vient d'être nommé par le gouvernement de droite, refus de négocier sur les horaires, sur les formations ou même sur les vacances que les salariés des banques seront obligés de [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler[/url] repousser pour mettre en place l'euro ". Comme en Grèce, où, selon Patricia Adamopoulou, syndicaliste, " il n'y a pas de suppression d'emplois envisagée, seulement un groupe d'experts du gouvernement qui réfléchit sur le r?le de la banque centrale. En attendant, il faut mettre en place l'euro, ce qui provoque un travail supplémentaire énorme , sans que cela ne soit reconnu ".
Au-delà de la fabrication des billets, le système européen des banques centrales, avec [url=http://www.buynflticketsonline.com]NFL Tickets[/url] à sa tête la BCE, reste flou quant au périmètre des compétences des une et des autres. La mission première de la politique monétaire de la BCE fixée par le traité de Maastricht consiste en la stabilité des prix, avec son corollaire incontournable : la modération salariale. Ce sont les fameux critères de convergence fondés sur l'austérité budgétaire qui sont le socle du champ d'intervention de la Banque centrale. Sont donc de fait exclus de ces missions les soucis de croissance et d'emploi. Cet objectif de politique monétaire a aussi des conséquences sur le type d'objectifs fixés et les moyens ou l'organisation nécessaires pour les atteindre. Pour la CGT de la Banque de France, " il faut inventer un modèle monétaire européen au service de la croissance, de la formation, tout au long de sa vie, qui puisse reprendre ce qu'il y a de meilleur dans les traditions des banques centrales nationales. (...) Les faits ont réfuté l'idée que leur r?le était appelé à se restreindre inexorablement. Si l'on veut que les citoyens aient confiance dans leur monnaie, il faut multiplier les contacts entre la population et l'institution chargée de gérer le système monétaire. Quoi de plus précieux alors que [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich bologna[/url] des banques centrales nationales disposant d'un réseau au plus près du tissu économique et social ? "
À partir du même souci de proximité [url=http://www.rathmell-arch.co.uk/hollister.html]hollister uk[/url] et d'efficacité, le ministre allemand de l'?conomie et des Finances voit ses projets de réforme de la Bundesbank fortement critiqués. La banque centrale allemande, appelée la Buba, a comme les autres transféré une partie de ses compétences à la BCE. Seulement parce qu'elle est une banque fédérale, c'est-à-dire que son pouvoir était en [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler outlet[/url] partie délégué aux banques centrales des [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler sito ufficiale[/url] L?nder, le ministre Hans Heichel souhaite, d'une part, centraliser les pouvoirs et, d'autre part, il envisage de regrouper les organismes de contr?le du système bancaire qui relèvent de la banque centrale avec celui du contr?le des assurances et celui des marchés financiers. Cette double centralisation des fonctions n'est pas du go?t de tout le monde. À commencer par les salariés, qui, selon Wolfgang Hermann, du syndicat Verdi, " pourraient être un tiers en moins sur 17 000 employés du système allemand de banque centrale ". Sa crainte derrière cette situation, c'est " l'affaiblissement de la réputation de l'institution qu'est la Bundesbank. S'il n'y a pas de décision rapide et si la banque perd son pouvoir de contr?le, alors sa force sera amoindrie et donc ce sera l'emploi qui en p?tira " explique-t-il. Comme dans toutes les [url=http://www.eastscotinvest.co.uk/mulberry.html]mulberry sale[/url] capitales d'Europe, le passage à l'euro ne se fait pas en douceur dans les banques centrales.
Christophe Auxerre
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