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ckejyetf9k · Posted: Thu 2:09, 12 Sep 2013 Post subject:

La réalité est tout autre. Ces jeunes sont simplement des habitants du quartier, des victimes venues ce qu'est devenu leur immeuble pendant les bombardements. Bissan Maroun (la jeune femme au téléphone) a réagi la première quand les critiques ont commencé à sur sa tête après le . Elle a déclaré au magazine Spiegel : "Tout le monde a dit que nous étions des Libanais chics qui visitent un quartier pauvre comme une attraction touristique. Mais nous sommes de Dahiye, de cette banlieue !"
"REGARDEZ NOS VISAGES. ILS MONTRENT CLAIREMENT LE CHOC"
Samer Mohdad, photographe libanais, voit dans cette photo "une insulte vis-à-vis de tous les photojournalistes qui risquent leur vie en couvrant cette [link widoczny dla zalogowanych] horrible guerre". Le photographe , responsable photo de l'AFP pour le Moyen-Orient, qui a lui-même couvert le conflit, comprend cette réaction. "Les photographes ne l'ont pas trouvée assez représentative des atrocités qu'ils avaient [link widoczny dla zalogowanych] vues." Même s'ils savent que chaque conflit réserve son lot de situations absurdes. Voire de fragments de bonheur dans le malheur.
De même, au Liban, les étiquettes liées à l'apparence sont inopérantes. "Le décolleté ne veut pas que vous êtes chrétienne. Et pouvez être chiite sans être voilée." Les jeunes en question sont chrétiens, à l'exception de , qui est chiite. Elle est au fond sur le [link widoczny dla zalogowanych] y a emmené sa fille.
Riche ou pauvre, chrétien ou musulman : au Liban, les apparences sont trompeuses. Et sur la photo de , rien n'est aussi simple qu'il y [link widoczny dla zalogowanych] para?t. Le photographe a pris cette image étonnante le 15 ao?t 2006, à la fin de la guerre entre et le , dans la banlieue sud de Beyrouth. Récompensée du prestigieux prix World Press Photo, [link widoczny dla zalogowanych] en 2007, elle a fait polémique dès l'annonce du prix. Il faut qu'elle rompt avec les figures imposées, souvent [link widoczny dla zalogowanych] convenues, de la photo de guerre [link widoczny dla zalogowanych] : pas de madones éplorées, pas de cadavres calcinés, pas de blessés à l'h?pital. Spencer Platt montre des ruines, certes, mais surtout des jeunes branchés, dignes d'une émission de télé-réalité. Embarqués dans une décapotable rouge pétard, lunettes de soleil sur le nez, ils sont en train de des photos des zones dévastées à l' d'un téléphone portable.
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Alors que la photo de guerre suscite d'ordinaire chez le spectateur compassion, tristesse ou révolte, là, c'est plut?t le ou l'incrédulité qui dominent. de la guerre ? Un parti pris jugé insupportable à l'époque par certains.
Mais il y a plus problématique. Que montre l'image exactement ? On a affaire ici, semble-t-il, à des jeunes riches en [link widoczny dla zalogowanych] goguette dans un quartier pauvre et détruit. Des "touristes de guerre" en mal de sensations fortes. A l'époque, on critique leur voyeurisme, mais aussi leur accoutrement : les décolletés auraient un tour provocant dans ce quartier peuplé en majorité par des musulmans chiites – il y a une femme voilée dans le fond.
"PAS ASSEZ REPR?SENTATIVE DES ATROCIT?S"
Le 15 ao?t 2006, Bissan, son frère Jad (le conducteur) et sa s?ur Tamara (cheveux blonds) profitent du cessez-le-feu pour l'étendue des dég?ts. Ils ont passé une grande partie du conflit réfugiés dans un h?tel du de Beyrouth, logés là par leurs employeurs. Jad n'a pas de voiture, il emprunte celle de sa petite amie [link widoczny dla zalogowanych] et embarque ses s?urs ainsi que deux amies, réfugiées comme eux, qu'ils ont rencontrées à l'h?tel. L'une d'elles est du quartier. La bande relève la capote de la voiture parce qu'ils ont chaud, la fumée leur pique la gorge et les yeux. Ce jour-là, l'ambiance n'est pas à la fête. "Regardez nos visages, déclare la [link widoczny dla zalogowanych] jeune fille. Ils montrent clairement le choc. Nous étions tout sauf joyeux." Les Maroun trouveront finalement leur appartement debout, "mais autour, tout était détruit".
Quant au photographe, il a toujours apprécié les ambigu?tés de l'image. A la BBC, il a déclaré : "Elle remet en question notre notion de ce à quoi doit une victime. Ces gens [link widoczny dla zalogowanych] n'ont pas l'air de victimes, ils sont forts, ils sont pleins de vie. (...) Il y a plein d'autres photos de la guerre, mais celle-ci a soulevé le débat."
Quant à l'accusation de "richesse", elle fait plut?t la jeune femme. "Nous appartenons à la classe moyenne", déclare Bissan Maroun à la BBC – elle travaille comme employée de banque, son frère est étudiant. Et les vêtements branchés ? "Il faut qu'au Liban, tout le monde essaie d' l'air glamour, les pauvres et les riches. L'apparence est très importante." Aucune marque de n'est visible – et la mini-voiture de la petite troupe est loin d'être une Porsche.
La lecture fausse de l'image est finalement le fait d'Occidentaux ignorants de la société libanaise. Et qui ont le regard faussé par des tonnes de photos de guerre standardisées. "Cette photo n'est pas surprenante pour les Libanais, car le Liban [link widoczny dla zalogowanych] est le pays des extrêmes, souligne Patrick Baz. On passe sans transition des chippendales aux talibans." [link widoczny dla zalogowanych] Il fait que, sur l'image, personne ne semble choqué par la présence des jeunes gens.